À propos de la thèse d’un cataclysme planétaire au début des Dryas Récents (12 800 – 11 600 ans)


La période géologique dite des Dryas Récent (Younger Dryas) correspond à un refroidissement brutal du climat survenu il a 12 800 ans, à la fin de la dernière période glacière*, et perdurant pendant 1 200 ans (page wikipedia).

Sur le plan biologique, cette période correspond à l’extinction de nombreuses espèces de la mégafaune (dont les mammouths).

La thèse selon laquelle cette période a été initiée par un ou plusieurs impacts météoritiques cataclysmiques est appelée Younger Dryas Impact Hypothesis (YDIH). Elle a été présentée de façon académique en 2007 par Richard Firestone (chimiste nucléaire – Lawrence Berkeley Laboratory), Allen West et Jim Kennett (géologue et océanographe – University of California) dans un article intitulé Evidence for an extraterrestrial impact 12,900 years ago that contributed to the megafaunal extinctions and the Younger Dryas cooling.

Un autre article de référence est celui de Michail Petaev (Sciences de la Terre et des planètes – Harvard) et ses collègues publiés en 2013 : Large Pt Anomaly in the Greenland Ice Core Points to a Cataclysm at the Onset of Younger Dryas.

Le journaliste d’investigation anglais Graham Hancock a beaucoup contribué à diffuser cette thèse plus largement car elle confirme des hypothèses qu’il avait formulées dès les années 90 au fil de ses recherches sur les civilisations pré-historiques disparues (livre Fingersprints of the Gods – 1996)

Dans ses livres Magicians of the Gods (2015) puis America Before (2019), il expose les principales conclusions des chercheurs sur le sujet et les rapproche et recoupe avec les conclusions d’autres recherches concernant les traces de civilisations antérieures à cette période.

Voici un résumé par Graham Hancock lui-même (source : https://grahamhancock.com/america-before/ – traduction Google):

Depuis quelques décennies, il est généralement admis qu’un cataclysme mondial s’est produit il y a environ 12 800 ans, au début d’une mystérieuse période de changements terrestres et d’instabilité climatique connue des géologues sous le nom de Dryas récent. Depuis 2007, un groupe de plus de 60 scientifiques, publiant dans des revues à comité de lecture de premier plan, ont présenté des preuves reliant le cataclysme à une comète en désintégration qui a traversé l’orbite de la Terre il y a 12 800 ans et a bombardé notre planète d’un « essaim » de fragments, certains de plus d’un kilomètre de diamètre.

Bien que convaincante, avec de nouvelles études corroborantes publiées chaque année, l’hypothèse de la comète reste controversée et un certain nombre de scientifiques privilégient d’autres explications. Ce sur quoi tous s’accordent, cependant, c’est qu’un cataclysme mondial s’est effectivement produit.

America Before révèle que l’épicentre du cataclysme se trouvait en Amérique du Nord, alors encore en proie à l’ère glaciaire, avec une grande partie de la moitié nord du continent recouverte de glace d’un kilomètre d’épaisseur. Une immense inondation s’est déclenchée lorsque de larges pans de la calotte glaciaire ont soudainement fondu. Des Channelled Scablands de l’État de Washington aux Finger Lakes du nord de l’État de New York, en passant par les gigantesques « marmites de géants » qui bordent la rivière Sainte-Croix dans le Minnesota, une vaste partie de l’Amérique du Nord a été balayée par ce déluge. Au même moment, le niveau de la mer s’élevait, le Gulf Stream s’arrêtait net et le monde était plongé dans un profond gel qui a duré 1 200 ans.

C’était la fin de l’ancienne ère de la Terre, le Pléistocène, et le début de notre propre époque, l’Holocène. America Before révèle qu’une civilisation avancée, jusque-là matière de mythe et de légende, a été perdue pour l’histoire au cours de cette transition.

En cherchant sur le web les articles récents concernant la thèse YDIH, j’ai trouvé celui-ci :
Premature rejection in science: The case of the Younger Dryas Impact Hypothesis

Publié en janvier 2022, il montre d’une part que cette thèse est effectivement un sujet de publications et de débats depuis plusieurs années au sein de la communauté scientifique concernée, d’autre part qu’il semblerait que l’on assiste (une fois encore !) à des rejets hâtifs justifiés par des arguments douteux.

Extrait de la conclusion (traduction Google) :

Il aurait dû être clair pour les lecteurs, y compris les évaluateurs, que Pinter et Ishman avaient utilisé un langage hyperbolique mais n’avaient pas fourni de preuves réelles contre l’YDIH ; que Surovell et al. n’avaient pas échantillonné la YDB et/ou avaient commis des erreurs fatales dans la procédure ; et que les échantillons rapportés par Scott et al. et utilisés par Pinter et al. et Daulton et al. ne provenaient pas de la YDB et n’avaient donc pas de rapport direct avec l’hypothèse de l’impact.
Au lieu d’examiner de manière critique et de rejeter ces fausses affirmations, de nombreux géologues et spécialistes de l’impact les ont acceptées, permettant ainsi à une prétendue absence de preuves de prendre le pas sur des preuves abondantes, évaluées par des pairs, et même des preuves photographiques. Une sorte de « pensée de groupe » semble alors s’être installée, rendant l’YDIH inenvisageable.

* on considère actuellement que la période dite Quaternaire, dont on situe le début il y a 2,6 millions d’années, est divisée en « périodes glacières » (ou « glaciations ») et « périodes inter-glacières ».
Depuis la fin des Younger Dryas, nous sommes dans une période inter-glacière du Quaternaire.

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