Théories concernant le « mécanisme » déclencheur et sa périodicité éventuelle


BD / «Nappe électromagnétique galactique»

Cette expression qui pourrait sembler relever du pur verbiage de science fiction désigne un phénomène qui me paraît assez bien étayé. D’après BD, un champ de plasma et de poussières qu’il désigne par galactic current sheet se propage en spirale et de façon ondulatoire dans le plan de notre galaxie. Cette « nappe plissée » correspondrait à la zone d’inversion des pôles du champ magnétique galactique.

Voici deux articles académiques présentés par BD pour étayer son propos :

En outre, un « numéro spécial » de la revue Observer Review, paru en octobre 2024, est dédié à la présentation des arguments en faveur de l’existence d’un tel phénomène : Galactic Current Sheet Special Observer Review Issue.

Dans son parcours, le système solaire serait ainsi conduit à traverser périodiquement les « vagues » de ce champ : c’est ce changement de milieu qui induirait les modifications constatées dans les comportements des planètes mais aussi du Soleil.

CS / Faisceau énergétique

La thèse présentée par la CS depuis mai 2022 est très succincte et aucune documentation qui pourrait l’étayer n’est proposée.

En gros, le système solaire effectuerait un cycle de 24 000 ans lors d’une révolution galactique et croiserait deux fois par cycle un « faisceau énergétique de type inconnu » qui interagirait avec les noyaux des planètes.

Un gros point noir de ce modèle est qu’il attribue à la rotation de la galaxie une période de 24 000 ans environ, bien loin de l’estimation couramment admise de 230 millions d’années !

CS / versions antérieures

En fait, dans la Conférence en Ligne de juillet 2021*, des modèles plus élaborés sont présentés (Vidéo – 7′).

La notion d’une « nappe ondulante » se propageant en spirale dans le plan galactique est évoquée, avec une illustration tout à fait en phase avec ce que propose BD.

Illustrations de la « nappe galactique ondulante » par BD (à gauche) et CS (à droite)


Selon l’un des modèles présentés dans la vidéo, la trajectoire de notre système solaire formerait non pas un cercle dans le plan galactique, mais une hélice qui s’enroulerait autour d’un cercle de ce plan.

Une vidéo présente ce modèle en animation 3D : The helical model ( DjSadhu – 2013 – 5′).

Voici quelques représentations schématiques des trajectoires du Soleil et des planètes selon ce modèle (les proportions des dimensions ne sont pas respectées) :

Vue dans un plan perpendiculaire au plan galactique (source : Wikipedia). La trajectoire du Soleil ondule de part et autre du plan galactique. Cependant, cette trajectoire n’est pas plane…

Vue en 3D : la trajectoire du Soleil forme une hélice autour du plan de la galaxie.
(La boule jaune représente le système solaire)

Un tour d’hélice correspondrait à un cycle de la précession des équinoxes (cf. infra).

« zoom » sur le système solaire traversant le plan galactique.
(la boule jaune délimite le système solaire : elle englobe le Soleil au centre et les planètes qui tournent autour).

Deux fois par tour d’hélice, c’est-à-dire tous les 13 000 ans environ, le système solaire traverserait la plan galactique. Les cataclysmes sur Terre seraient une conséquence des perturbations engendrées par ces passages.

Quel est le degré de validité de ce dernier modèle ? Je n’en sais rien !

En conclusion, tous ces modèles expliquent les perturbations subies par notre système solaire par la modification du milieu électro-magnétique environnant au fil de sa trajectoire dans la galaxie.

À propos de la période estimée

BD soutient la thèse d’une période d’environ 12 000 ans avec une alternance entre une phase majeure et une phase mineure tous les 6 000 ans environ.
CS propose une période de 24 000 ans avec une alternance majeure/mineure tous les 12 ka.

Y aurait-il un lien entre cette période cataclysmique et le cycle de la précession des équinoxes dont la durée est évaluée à 26 000 ans (page wikipedia) ?

La précession des équinoxes est un phénomène astronomique bien établi. Pour les grandes traditions astrologiques, ce cycle apparaît comme une « Grande Année » de 360 jours dont chaque journée correspondrait à 72 années terrestres, d’où une durée de 25 920 années terrestres. Cette Grande Année est divisée en douze « mois » ou « ères » de 2160 années : chacune de ces ères porte le nom de la constellation du Zodiaque devant laquelle se trouve le Soleil au moment de l’équinoxe de printemps. Ainsi, nous sommes actuellement en train de sortir de l’ère du Poisson pour entrer dans l’ère du Verseau.

La précession des équinoxes est habituellement expliquée par un tournoiement de l’axe de rotation de la Terre (celui-ci décrirait un cône, d’une manière similaire à l’axe d’une toupie). Cependant, certains chercheurs remettent en question cette explication.

Par exemple, dans le modèle d’une trajectoire en hélice évoqué précédemment, la précession des équinoxes s’explique par une rotation de l’ensemble du système solaire.

De son côté, l’organisation Binary Research Institute (BRI) défend l’idée que le Soleil formerait un système binaire avec une autre étoile (l’étoile de Barnard). Notre système solaire aurait ainsi une trajectoire cyclique qui, du point de vue de la Terre, se manifesterait par la précession des équinoxes. Cette explication est d’ailleurs tout à fait compatible avec le modèle d’une trajectoire hélicoïdale.

Au stade où j’en suis, ne maîtrisant déjà pas l’explication classique de la précession des équinoxes au point d’en cerner les lacunes, je suis bien incapable d’évaluer si les modèles alternatifs sont plus ou moins solides.

Cette petite excursion m’a en tout cas permis de prendre conscience qu’à ce jour on ne peut connaître la durée du cycle de la précession des équinoxes que par extrapolation. En effet, l’observation au fil des derniers siècles a mis en évidence que la vitesse de précession n’était pas constante. Ainsi, la durée de 25 920 ans ne semble pas pouvoir être confirmée de façon « tangible ». Autant que je comprends la question, on peut tout à fait envisager une vitesse variable et un cycle plus proche de 24 000 ans (c’est la cas du modèle du BRI).